Etape 3 : Refuge des Mottets - Refuge Maison Vieille

Etape 3 : Lundi 1^er septembre    Refuge des Mottets – Refuge Maison Vieille (1956m)

      1300 m D+  /  1240 m D-    Départ : 8h15   Arrivée : 18h00       
Pause repas : 2h

Averses dans la nuit – gris le matin – soleil l’après-midi

La nuit a été un peu tourmentée. Depuis 4 heures, il pleut fort et la pluie fait un vacarme sur les tôles du dortoir. Je m’apprête moralement à faire une journée de marche sous le déluge. Il n’en est rien. A 7 heures, au moment du réveil, la pluie comme par miracle cesse et laisse la place à un ciel gris qui va s’améliorer au fil des heures. Mon tee-shirt que j’avais étendu à l’extérieur pour faire sécher est complètement trempé.

Nous attaquons par une montée ininterrompue jusqu’au col frontalier de Seigne (2516m). Je reste à l’arrière avec Eric et nous montons tranquillement. Eric est le moins expérimenté de nous tous en rando, il en a fait très peu. Je suis content de voir qu’au 3^ème jour, il est bien physiquement, même s’il est toujours inquiet pour le lendemain.

A 9h45 nous sommes au sommet du col, il ne fait pas très chaud. Un abri en plastique est posé là, dernier vestige du contrôle de l’UTMB (Ultra Trail du Mont-Blanc) qui est passé par ici 48 heures plut tôt.

Nous basculons en Italie et faisons une halte ‘re-casse-croûte savoyard’ avec la dernière bouteille qu’il nous reste… snif, sur la terrasse panoramique d’un chalet musée. Le gardien est un jeune français avec qui nous parlons longuement. Et oui, il y a des boulots mieux que d’autres !

A 11h30 nous atteignons le très joli refuge Elisabetta, au pied du glacier de la Lex Blanche. Nous n’hésitons pas très longtemps entre un sandwich et un magnifique plat Polenta / Saucisses…ce sera polenta pour tous…hum ces italiens !

2 heures sont passées, nous poursuivons notre descente jusqu’à un  plateau à 2000m d’altitude que nous longeons sur 2 km. Nous sommes maintenant au pied du lac de Miage, enfermé dans la moraine du glacier du même nom. 10 minutes de crapahute et le spectacle est superbe : un lac au couleur bleu gris cerné par les cailloux, la glace et les pins, tout ça dans un décors de haute montagne ! Des cailloux, poussés par le glacier, dégringolent et tombent dans l’eau. La nature est bien vivante !

Nous revenons sur nos pas pour une dernière montée à l’Alpe Supérieur (2400m). Du bas, chacun y va de son estimation : « tu crois qu’il faut monter jusque là-haut ? » « le refuge doit être derrière cette montagne ! » En préparant le parcours, j’avais du mal à estimer la dénivelée pour cette dernière ascension. Nous attaquons donc sereinement la montée, qui à la surprise générale, ne s’avère pas si facile que ça !

Nous passons devant un chalet où un ‘charmant’ berger digne d’Ugolin dans ‘Manon des Sources’ version italienne vient discuter avec nous. Nous apprenons qu’il garde 150 génisses (au fait, Gaël sait maintenant ce que c’est une génisse, c’est enrichissant la montagne !)

Le chemin très agréable file Nord-Est à flanc de colline, surplombant la vallée du Val Vény et laissant voir derrière nous le long cheminement accompli depuis le col de Seigne ce matin. Nous traversons les pistes de ski de la station de Courmayeur en passant à proximité des marmottes sans pour autant les perturber. Enfin le refuge de Maison Vieille apparaît. Il est 18h00. Je pensais qu’aujourd’hui serait une petite étape de transition, en fait, elle nous a tous bien fatigué.

Le refuge est dans un cadre idyllique au sommet des pistes de ski. Des chevaux sont en liberté. L’herbe est rase et verte. Le massif du Mont-Blanc est juste en face de nous. Nous profitons des derniers rayons de soleil pour boire l’apéro. Dommage que la serveuse ne soit pas plus souriante. Nous faisons connaissance avec un groupe de 4 jeunes parisiens ainsi qu’un autre groupe que nous reverrons à plusieurs reprises par la suite.